C’était comme ça. Une sorte de claquement de doigt puis tout était finis. En fait, j’ai passé une telle quantité d’heures à écrire ce papier, mettre en place la soutenance, la finir, raturer, corriger, grogner, répéter et recorriger que j’ai oublié à quoi avait ressemblé la fin. Le public me félicitait de concert avec le jury, ça avait l’air bien. Et moi, j’étais là, face à eux, un peu perdue mais toujours debout. Comme si je me réveillais d’un long rêve avec en bouche un drôle de goût.

Tout compte fait, peu importe la fin je crois surtout.

Car ce que j’ai toujours aimé, ce sont les débuts. Ceux qui sont passionnés que l’on a du mal à raisonner et ceux qui sont pleins de rêves un peu tordus. Alors ce début là, quand je vois la liste de projets fous, de rêves et l’énergie que j’y mets, je sais que je l’aime déjà. Finir pour mieux recommencer. J’ai légèrement l’impression d’être un hamster dans une grande roue mais ça va j’adore ces animaux tant ils sont doux.

Avant de retourner dans ma roue, on a prévu d’aller voir la jungle à l’est. Pas celle des animaux sauvages et du manioc indigeste mais plutôt celle qui respire les épices, les couleurs ainsi que les marchés à la sauvette. Celle de Kipling, de Bagheera et de la sauce curry sur les crevettes. Rien à voir mais c’est comme ça. Rien à voir non plus avec la pharmacie, le doctorat et tout ce que j’ai pu écrire ou projeter jusque là. Bref, simplement donner à cette fin le goût d’une transition à base d’aventure ayant pour simple signature le parfum du jasmin. Exactement ce dont j’ai besoin.


dans le sac de claire - dans mon sac de cours - finir puis recommencer - vue sur la rue de montréal au coucher de soleil pendant l'été comme un nouveau départ