A la maison, c’est facile. Les questions, les réponses, les doutes, tout ça, je les pose à l’entrée près du tapis et à la place, je prends mes chaussons. Après tout, ce sont les vacances on a dit. Alors je me laisse guider par mes envies, les marées et le temps de cuisson des crêpes garnies. Et la météo aussi. C’est durant ces moments que j’aime retrouver Lorient et l’océan. Souvent à pied sous la pluie, parfois à vélo le temps d’une éclaircie mais toujours avec un sourire qui s’affiche en grand.
Les vélos de la maison ont quelque chose de magique. Comme s’ils savaient à chaque fois où aller. Avoir parcouru ces chemins des centaines de fois à certainement quelque chose à y voir. Peut être un peu, je ne sais pas. Peu importe finalement, je préfère me dire qu’ils m’emmènent redécouvrir les sentiers que je préfère. Ceux qui ne cessent jamais de m’éblouir. Je n’ai qu’à pédaler et profiter de l’effort, du vent et de ces odeurs que j’adore.Tour à tour, j’imagine transporter E.T. l’extra-terrestre bien caché dans mon panier puis je pense aux Triplettes de Belleville dès que j’arrive en ville et que mon pneu touche les premiers pavés.
Somme toute, je me retrouve une fois sur deux à la cité de la voile. Peut être car c’est à côté de la maison. Peut être un peu aussi car ici, je peux tout faire et c’est ce que je préfère. Rouler sur les quais encombrés des bateaux de course. Caresser les lignes sans défauts du monocoque exposé. Penser au tour du monde que vient de finir Thomas Caville, au trimaran géant qu’il a dompté et aux côtes qu’il a frôlé. Me laisser finalement emporter par le bruit des mâts dans le vent. Puis m’allonger dans les transats de La Base et réchauffer mes doigts gelés autour d’un grand café.
Pour le retour, je me laisse guider jusque la maison par l’odeur des crêpes déjà cuites et celles en train de chauffer. Là, je me concentre sur le gouter et le repas mais promis, je vous met la recette de côté pour une prochaine fois.