Que ce soit pour entamer les longs matins d’été ou les courtes journées d’hiver, je me retrouve toujours avec une tasse brulante entre les doigts. Une tasse pleine d’un café souvent si noir que je peux me voir dedans. Une seule fois, j’ai essayé comme une alternative au miroir pour me coiffer mais le résultat plus qu’approximatif m’a vite fait renoncer. Alors je me suis contentée de regarder mes rêves finir de s’envoler dans ses vapeurs puis de le déguster.

Les premières fois, ils étaient trop sucrés ou trop dilués. Ou même trop salés. On n’est pas vraiment une famille à café. Ni à petit déjeuner. D’ailleurs, là dessus, je me demande s’ils ne m’ont pas adoptée. Bref, j’ai donc apprit à les faire selon mon caractère. En essayant, en tâtonnant pendant que mes parents s’appliquaient au croissant jambon-camembert réglementaire. Ils sont super (mes parents évidemment), ce n’est pas la question mais au niveau du premier repas de la journée, on est légèrement différents.

Depuis, j’ai dû faire couler plus d’un millier de cafés. J’en ai aussi renversé quelques un mais rien de grave, ça va, merci. Certains étaient des petites merveilles quand pas mal d’autres ont simplement finit sous mon bureau, dans la corbeille. Alors, avec J, on s’est trouvé un moulin et une machine à espresso Rancilio qui m’étonne à chaque fois tant elle me fait des tasses sans défauts. J’aurai pu développer un peu plus sur la légère mousse à la surface, les arômes épicés, les notes poivrées voire même chocolatés qui s’en échappent ou simplement sa délicieuse couleur brune mais à la place, je suis repartie en faire chauffer.

dans le sac de claire - dans mon sac de plaisir - le café - vue de coté tasse à café nespresso, lunettes persol et Petits bavardages sans importance de Elizabeth Bowen

Très peu, un tout simple à la surface duquel je peux me perdre en contemplant ces petits continents blancs et bruns se former. Un petit café qui me fera voyager tout en accompagnant les madeleines du gouter.

Pour la prochaine fois, je vous ferai une sélection des meilleurs crûs auxquels j’ai pu gouter. Ceux dont les arômes imprègnent mon sac encore longtemps après que je sois sortie de la brulerie. Ceux qui valent à eux seuls toutes les parfumeries.

Ou presque.