Mercredi, jour des enfants, on était parti à l’opéra. En claquettes d’abord car il faut marcher pas mal en sortant du train puis en talons vernis à partir de l’Hotel de Paris.
On avait décidé d’être organisés pour une fois alors j’avais mis dans mon sac tout ce qui pouvait s’y trouver sans déborder:
- des petites jumelles (non, mais j’aurai adoré)
- un mascara pour rattraper les pâtés
- des pansements pour rentrer à pied
- des paillettes. En général, ils en prévoient assez mais l’opéra c’est un peu l’excès aussi.
- des crêpes pour l’entracte
- du spray d’urgence propolis et quatre tubes d’homéopathie. Pour la climatisation, tu sais? Silicea 15CH, Phytolacca 5CH, Nux Vomica 9CH, Aconitum 15CH, 5 granules de chaque au premier frisson
Avec les soirées à la plage, les retrouvailles et les décollages, l’opéra fait parti de ces instants entre parenthèses. Un intervalle où le temps se serait un peu plus attardé ou aurait été complètement oublié. Peut être parce qu’il aime le spectacle lui aussi ou peut être qu’il n’y est pas le bienvenu simplement. L’un ou l’autre forcément. On m’a dit que ce sont l’amour, la haine et les nerfs qui font marcher l’opéra et que le temps est ce qui le tue le plus surement. Bon.
Je ne détaille pas l’histoire. J’ai adoré la musique mais je passe toujours à côté de l’intrigue. Beaucoup trop de gens s’aiment entre eux, se déguisent jusqu’à ne plus se reconnaitre. La pagaille sur scène est énorme. Une servante, un jeune aristocrate souvent et un vieux monsieur devenant fou; tout le temps. Tosca n’y échappe pas. Personne ne sait vraiment qui sont les autres mais tout le monde s’en contente. L’opéra classique quoi.
Autre chose dont je raffole avec la musique, c’est prendre le temps de me maquiller sans en mettre à côté. Façon Aristochats, je commence avec un trait à l’intérieur de l’oeil, je dessine son contour puis je remplis au bord des cils avec le pinceau biseauté Bourjois. Rattrapage du bord au coton tige et rires à n’en plus finir quand je vois J me regarder bouche bée. Conclusion, un trait de crayon.
On n’est pas rentré à pied ce soir là car les trains roulaient toujours et on avait pas eu le temps de s’assoir tranquillement pour manger les crêpes que j’avais amené. Alors on a fait ça. On a grignoté les crêpes en laissant nos reflets s’échapper par la fenêtre du wagon. C’était pas mal beau mais surtout très bon.