Souvent, je sors compter les carreaux. Ceux qui sont au fond de la piscine, tu vois? Ceux de l’appartement sont très beaux (et très, comment dire? transparents?) mais on fait vite le tour. A la piscine, sur une longueur de 50m, j’ai pu compter 230 carreaux. Maintenant que ma vitesse s’est améliorée, impossible de les compter correctement donc je note le nombre de longueurs accomplies dans un petit coin de ma tête.
Puis j’alterne, je change de lieu et part un peu plus loin. Quinze minutes de train, deux minutes à pied montre en main. A cet endroit, la mer est plate et je peux recommencer à compter ce que je vois au fond. Trois cailloux et deux poissons. Enfin, je catégorise comme ils se ressemblent tous.
Ici pas besoin de bonnet ni de faire demi tour au bout de la longueur. La piscine est naturellement longue. Presque infinie à mon échelle. Alors je nage. Je profite de la mer calme. Pas de vagues, à peine quelques ridules à la surface. Je vois l’horizon d’un coté et les montagnes de l’autre chaque fois que je reprends mon souffle. Ceux qui ont dit « comme les baleines » peuvent sortir merci.
Fin septembre, l’air est léger et le ciel très clair. L’eau de la douche en sortant est encore chaude après une après midi passée au soleil. Une grande serviette autour des épaules, je peux enfin me demander si il était judicieux de prendre mon sac de piscine pour aller à la mer. Pas du tout en fait mais bon. La crème solaire ne m’a pas suivie, les lunettes de soleil non plus et mon livre du moment non plus (Le dernier loup garou – Glen Duncan). Par contre, j’avais ma carte de piscine et mon maillot princesse tam tam. Cool.
Bref, plus qu’à profiter de ce petit coin de paradis et de ce qui me reste comme vernis.
J’ai toujours détesté nager. Depuis le collège et les cours de sport jusqu’au lycée. Respirer un air chloré, garder les oreilles bouchées le reste de la journée, transpirer dans l’eau (alors ça, je ne savais même pas que c’était possible), perdre l’équilibre et marcher en chaussettes dans une des flaques du vestiaires.
Jusqu’à ce que, en fait, je m’y mette par moi même. D’abord très doucement comme en réapprenant puis de mieux en mieux en progressant. Maintenant, j’organise mes affaires au vestiaire, je respire d’une façon alternée tout à fait professionnelle et je m’étonne en vérifiant mon chrono.
Allez, demain, je retourne compter les carreaux.