C’était surtout l’été que l’on rêvait allongés. Sur les plages à l’abri des dunes, dans le jardin au milieu des vieilles pierres ou dans ces clairières entourées de chênes centenaires. Installée entre les odeurs de sel et le cri des mouettes, je laissais aux nuages prendre la forme de voiliers et de corsaires féroces au long nez. Ou de sous marins si je manquais d’inspiration.
Allongée dans la forêt, mon imagination se laissait plutôt emporter par l’odeur des fleurs, le chant des grives et des pinsons. Non pas que je ressemble à Cendrillon, mes cheveux ne sont pas blonds, ça va. Mais j’avais tendance à laisser les nuages prendre les formes de mes Disney préférés; Les Nains, la Bête, la Sorcière, Aladin, une Pomme ou encore une biche. Ils finissaient tous par se mélanger quand les nuages se rencontraient. Évidemment ça faisait pas mal d’histoires car les Princesses échangeaient leur Princes en se disputant. Les animaux finissaient les pommes et les Nains partaient à l’assaut des pyramides d’Aladin. En général, c’est à ce moment là que je me réveillais.
En automne, le sol est froid, dur et humide parfois. Non pas que cela ait jamais empêché de rêver qui que ce soit mais c’est quand même bien moins facile de se laisser aller si on a les pieds gelés. Alors on s’habille de nos gros manteaux en laine. Ceux qui ne craignent ni le gel, ni les frimas. On finit par avoir tant d’épaisseurs que l’on peut retourner s’allonger dans l’herbe et basculer la tête dans les nuages où tout n’est que douceur.
Souvent je vois un ours. Si j’ai de la chance et que les nuages sont d’accords, il apparaît tout entier. Dans ces moments, il est énorme et m’emmène sur son dos voyager. De là à me voir dans La croisée des mondes une boussole d’or entre les doigts, il n’y a peut être qu’un pas. Je vous parlerai plus tard de la trilogie de Philip Pullman tant j’ai adoré les livres. Bref, de temps en temps, j’imagine aussi un dragon. Pas un gentil comme dans Mulan mais plutôt un très gros que je n’aime pas trop. Alors je le vois arriver et se tortiller dans le ciel, il mange le soleil et m’oblige à rentrer pour ne pas finir mouillée.
Ah et si vous trouvez que mon sac est gonflé, ça n’a rien à voir avec les foulards, le pull et le manteau entassés. C’est simplement parce qu’il est plein des rêves et des nuages enlacés.
Les nuages au clair de lune. Hier soir, le grand chien volant d’Une Histoire Sans Fin… surplombait le noir de la mer nocturne. Le nez tourné vers l’allée argentée des rayons de la lune. Attendait-il une friandise?
Les nuages au clair de lune sont mes préférés des douces soirées d’hiver. Ils ont en eux ce trait presque fragile mais toujours gracile quand ils se mêlent au fumées des cheminées. Et s’il avait le nez tourné, c’était surement une odeur de soupe épicée 😉
Un beau texte et de jolies photos ♥
merci Mélissa! ☺️