Dès que j’ai posé les yeux sur cette édition de l’Odyssée, j’ai eu envie de la lire. De parcourir, à la suite d’Ulysse, l’ensemble des îles grecques, de toucher du bout du pied l’Italie, l’Espagne et de contempler depuis le voilier les côtes embrumées de l’Egypte. Puis j’ai laissé tomber l’idée. Non pas que j’étais plus attirée par mon canapé qui est extrêmement confortable soit dit en passant. Mais j’avais simplement une thèse à finir et autre chose à lire.
Impossible de mentir, cette envie de voyage littéraire ne m’a pas poursuivie. Elle ne m’a pas hantée, je vais bien aussi, merci. Disons qu’elle s’est plutôt faite un chemin dans mon esprit. Alors je l’ai tout doucement commencé. Cette odyssée est vaste et majestueuse. Elle est une sorte de monde à elle seule. Une ample tragédie imprégnant l’esprit. Je dois bien avouer que j’ai un peu de mal à l’appréhender dans sa globalité. Les personnages, leur relations, leurs pensées, leurs rites et leurs traditions; tout est d’une époque différente. Une époque tellement passée.
Pas d’analyse du livre; beaucoup en ont fait de très bonnes. Ennuyeuses mais complètes donc ça va. Par contre, inconsciemment j’y pense. J’imagine l’époque. Les habits. Leurs coutumes. Les différents peuples et leurs vies. Et autant j’y pense, autant je le vie. Aussi en voyant le flacon d’Hyséac (gel nettoyant, gamme Uriage) dans la douche, je me suis imaginé parler grec. Ne me dites pas que ce n’est pas du grec, j’imagine bien ce que je veux. En fermant les yeux, j’étais dans les bains d’Ithaque. En fermant un peu plus les yeux, j’ai failli m’endormir.
Alors je suis sortie. A ce moment, j’étais un guerrier s’enduisant d’huile avant de procéder à un sacrifice divin. Tout pareil, si j’ai envie de changer de sexe, je peux l’imaginer aussi. L’huile non plus n’a rien de grec puisque c’est Nuxe qui la fait. Par contre, elle sent délicieusement bon et est réellement prodigieuse.
Bref, je suis propre, douce et je peux repartir bouquiner sous la couette.