Il est 16h et pour une fois, je ne suis pas en retard. A ce niveau, on pourrait presque dire que j’ai hâte de partir. Hop d’ailleurs je part. D’ici à la plage où l’on a rendez vous, je vois 5km de goudron lisse et tout doux s’étirant au bord de la mer comme un long ruban. Cinq kilomètres les cheveux dans le vent le long des palmiers. Cinq kilomètres avec mon longboard collé aux pieds. Pour un peu, je pourrai fermer les yeux et imaginer une vague sous la planche tant tout est silencieux. Laisser passer une seconde. Fermer encore les yeux et sentir le balancement des virages, le soleil sur mes bras et la pente qui m’attire comme un aimant. D’accord, les embruns, le sel et le sable n’y sont pas mais ça va, de toute façon, le temps que je m’en rende compte, j’aurai un gouter pour compenser.

Un gouter sur la plage et des galets entre les pieds. Et deux tranches de brioche vendéenne dorées avec au milieu des éclats de chocolat. Tu sais les brioches vendéennes, ce sont celles qui sont si parfumées, moelleuses et aérées que l’on pourrait en faire des oreillers. Bref, un gouter de chocolat à tomber comme si par tradition, toutes les sessions de glisse devaient finir de la même façon. Bon, sauf à Lombok où j’ai eu du poisson.

La première fois que je suis montée sur le longboard, c’était compliqué. Compliqué comme dans « si je tombe, y’a pas d’eau pour me rattraper? » et « pourquoi je pars en arrière puisque c’est en avant que je veux aller? ». A peu près. Ici, pas de rame, pas de take off à gérer ni de vagues à surveiller mais à la place une trajectoire à déverrouiller et un freinage au pied à doser. Ce longboard est souple et très maniable, il a des roues un peu tendres et bien stables alors ça devrait être facile d’apprendre a dit le vendeur. Facile ai-je répondu en pensant à la brioche venant après. C’est ça la candeur.

dans le sac de claire - dans mon sac de glisse - longboard dervish sama en bambou avec vans à coeurs et fleurs - vue de coté

C’était il y a 6 ans maintenant. Depuis, je compte trois cicatrices, une bosse et deux petits traits sous le menton. C’était il y a 6 ans déjà et depuis j’ai appris à tourner, virer, à rouler droit parfois et même à m’arrêter en visant les buissons. Est ce que ça m’aide pour surfer? Eh bien sachant qu’en ce moment, j’ai une fâcheuse tendance à piquer du nez au take off, pas vraiment. Ok, partir de plus loin, ramer plus fort, je vais essayer. Par contre, une fois debout, j’oublie tout pour me perdre dans cette dynamique et ça, sur la route ou dans l’eau, y’a pas à dire, c’est magique.

dans le sac de claire - dans mon sac de glisse - longboard en bretagne après une session de surf pour comparer les sensations - pull breed - longboard loaded dervish sama