Et maintenant que mes fesses et mon nez ont commencés à décongeler, je peux raconter le snowboard. Ou les planches à neige, c’est selon. Je crois que tout débute quand on a pris l’avion pour Genève. Ou peut être même avant quand on a parié à qui arriverait le premier en bas de la piste avec les yeux fermés. Ou juste après alors quand on a regardé Everest sur grand écran avec le son à fond et que j’avais la nette impression que le vent soufflait directement depuis la chaine de l’Himalaya jusque dans l’appartement.
Bref, concours de circonstances, le décors est posé, passons. Ellipse temporelle jusque la première chute.
C’était beau. Je veux dire, certaines chutes sont belles comme une glissade en forêt. Des sortes de chutes bucoliques. Presque des promenades. Les autres où je tousse de la neige en me relevant le sont peu moins. Là, ça va, je n’ai rien dans la bouche et j’ai vu passer un arbre pas loin. Je ne dit rien mais c’est louche. Le soleil est haut, il fait chaud, la neige est tout comme il faut; aussi poudreuse et craquante qu’un gâteau. Trois virages plus loin, tout s’efface et c’est beau. Les montagnes à perte de vue, le vent frais sur mon visage et pour seule bande son les carres de la planche mordant la neige.
C’était prévu, on le savait. On avait un peu oublié c’est tout rapport au chocolat que le monsieur des forfaits nous a donné après nous avoir prévenu. A partir de 13h, ça va commencer à souffler très fort il a dit mais je pensais aux éclats de noisettes sous mes dents. Le vent à donc commencé à se lever, les nuages sont venus de la vallée et sont restés collés juste là, tout contre la montagne. Ils étaient comme coincés tant ils étaient chargés de neige. D’abord le soleil à disparu puis les premiers flocons sont tombés. A l’horizontale. Une sorte de tempête de neige express. Dans le masque de ski, tout est devenu uniformément jaune. La piste, les nuages, les sapins, la montagne et même J.
C’est à ce moment là que j’ai repensé au film. Quand le vent et le froid finissent par transformer grimpeurs et sherpa en statues un peu figées et très glacées. Et plus du tout vivantes. Bref, j’ai gaiement repris le snowboard et suivit le sens de la pente. Je me suis perdu trois fois, tombé roulé deux et promis juré un nombre incalculable de fois que j’imprimerais les bulletins météo détaillés quand on reviendra.
En somme, j’ai adoré mais j’ai attrapé froid alors le week end prochain, c’est plage et feu de bois.
Genial!
Cela me rappelle une fois où je m’aidais des murs de neiges pour m’arrêter parce que je ne pouvais même plus voir mes pieds! Ou encore la fois où mon frère est venu me sauver du tire-fesses (haha cet engin…) qui s’était arrêté dans une grosse pente à cause d’un début de tempête!! souvenirs, souvenirs…