En fait, je suis plutôt Bélier que Poisson mais bon je ne chipote pas, si j’en rêve, il y a surement une raison. Comme cette fois où j’ai rêvé du permis ou cette autre où l’on faisait un voyage à Bali. C’était prémonitoire et je m’en suis plutôt bien sortie mais c’est une autre histoire. Ce rêve là sentait l’océan et son ballotement incessant. Il était à la fois un peu froid et assez sombre pour que j’y crois. Mais par dessus tout, il était surtout vide avec pour seul mouvement le miroitement du soleil sur la surface et les tribulations d’un gros poisson.
Celui-ci était tout sauf mignon. Grand et majestueux, il est l’image que je me fait de l’adversaire du « Vieil homme et la mer ». Il nage entre deux eaux, a de grands yeux noirs coincés dans une armure d’écailles mattes, une longue épée à la place du nez ainsi qu’une queue de lamantin. Exactement comme ceux que l’on a vu samedi au Zoo de Berlin. C’est ce petit lien avec la réalité qui m’a sauvée d’un cauchemar digne des oscars mais sans grande originalité.
A la place, mon subconscient à pris un raccourci (ce qui est beaucoup plus sain que d’avouer que j’ai un peu déraillé) et le poisson s’est mis à détailler l’ensemble des repas qu’il avait consommé jusque là. J’aurai aimé garder à l’esprit les recettes en me réveillant mais je ne me rappelle que des carottes comme étant un ingrédient récurrent. Alors soit le monde marin dispose de cuisines aménagées soit mon cerveau essaie de me signifier un manque particulier. En tout cas, je prends ça comme une sorte de signe pour rendre un peu plus consistants mes repas.
Bref, on a préparé un sac avec la grille du barbecue, du charbon ainsi que trois belles tranches de saumon. A défaut de me révéler de nouvelles recettes ou de quoi est fait mon karma, ce poisson là m’aura parfaitement rempli l’estomac.