A la maison de l’ouest, les balades se font au choix; à pied sous la pluie ou à vélo le temps d’une éclaircie. Rapport au temps mi-mouillé, mi-brillant de cette fois-ci, c’est en bateau que l’on est finalement parti. Enfin presque. N’ayant pas de ponton à disposition dans le jardin ni de vrai marin sous la main, c’est plutôt en voiture que l’on a commencé cette drôle d’aventure.
Ligne 14s au port de pêche à Lorient, c’est le départ du bateau bus jusque Port Louis. Depuis l’embarcadère jusqu’au centre Nautique situé de l’autre côté de la rade, j’ai compté une île déserte, deux voiliers ainsi que treize minutes passées à grelotter. A l’arrivée, c’est facile, tout est indiqué. Peut être mieux d’ailleurs qu’à Charles de Gaulle. Les bagages à trainer en moins. Et en plus, cet indescriptible air marin. Un mélange d’algues, d’eau trop salée, de terre, de vase aussi et un peu de goudron. Finalement, c’est ça aussi la maison. Bref, jusque la navette, c’est tout droit. Alors nous voilà partis rejoindre la route de Locmalo. La ville est un peu grise, les habitants presque inexistants mais le chauffeur se débrouille pour nous raconter les couleurs de l’été. Celles de son enfance et celles de ces vacances préférées.
Côté Est de Port Louis, c’est Locmalo, le Lohic et un autre embarcadère. Pour Gâvre, cette fois. Ce bateau là est plus petit. Rien qu’une barque aménagée. Un moteur et une cabine à la peinture écaillée. Mais ça va, c’est juste en face on a dit. En arrivant sur la presqu’île, il suffit de couper à droite pour rejoindre la plage et de continuer à longer le rivage jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que l’océan devant. L’océan et le soleil couchant. On continue les pieds dans le sable. On rêve un peu, on rit beaucoup et puis on court pour voir le soleil disparaitre depuis le bateau du retour.
Le soleil est couché. Et, puisqu’il n’y a plus à se presser, autant s’arrêter. S’orienter à Port Louis est plutôt simple. Je compte trois repères; la citadelle, la Grande Rue et La Dame Blanche. La grande rue coupe la ville d’Est en Ouest pour rejoindre la citadelle. Et au milieu, on trouve la Dame Blanche (35 Grande Rue, Port Louis). Point. On s’est perdu deux fois. Pour trouver mon chemin de nuit, c’est plutôt compliqué. Par contre, pour repérer un endroit rempli de coussins, de canapés et avec au milieu une grande cheminée, je peux compter sur moi même. Et sur l’odeur de chocolat à la crème.
Les pâtisseries, la librairie, les morceaux de bois craquants dans l’âtre et les cafés brulants. Il pourrait s’écouler une demi éternité avant que j’ai envie de me lever. Au coin de la grande cheminée, seule la disparition d’une buche nous indique qu’il est peut être l’heure d’y aller. La pluie et le vent sifflant dehors nous disent « Mais non, restez dedans ». Évidemment, on ne les a pas écouté. Attention, si vous êtes pressés, n’y passez pas. C’est un coup à devoir ensuite courir pour attraper le dernier bateau. Mais ça, on sait faire, ça va.
Prochaine fois, c’est minimalisme ou chocolat. Selon l’humeur.