A priori, je suis stressée. J’ai comme une légère angoisse au niveau de mes pensées doublée d’une tension prononcée au niveau des épaules et des fessiers. Rapport à la thèse en ce moment et au déménagement juste avant. En réfléchissant ou en bougeant. A la piscine en nageant, sur l’eau en ramant ou sur terre en courant et même parfois dans mon lit en rêvant. En bref, je stresse un peu partout et un peu tout le temps. Alors quand j’ai dû héberger deux amis yogi venant pour un stage et voir qu’ils préféraient le confort des tomettes à celui du lit, je leur ai demandé de me raconter.
Le yoga, je n’aime pas trop ça. Surement le fait d’en avoir trop entendu parler à chaque coin de rue comme étant le remède à tous les tracas. J’avais fait une sorte d’indigestion au concept avant même d’avoir essayé. Ces deux yogis là sont un peu différents car d’une part ils me font penser à Yoda et d’autre part, ils ont préféré me parler de leur philosophie plutôt que la meilleure façon de faire Halasana. Tout à la fois, ils m’ont fait parcourir l’Inde jusque la Cité des temples, découvrir la démocratisation de la pratique en France et rire en me décrivant leur rencontre avec les cartels mexicains en 2003.
Si je compte, ils totalisent près d’un siècle d’expérience du yoga à eux deux et traversent la vie comme sur un nuage. Sans orage. Chemin faisant, ils m’ont observé et ont remué la tête tant ce qu’ils voyaient était désespérant. Ça va, je rigole, je ne suis pas non plus aussi raide qu’un bout de bois. Par contre, ils m’ont concocté une routine adaptée pour commencer. Une succession de postures simples étendant ce qu’il me reste de conscience à des muscles que je ne connaissais pas. Une suite de positions remettant en question jusque mon légendaire équilibre de chat.
Trois fois par semaine, je pose à la suite mes pieds, une main et parfois mes fesses sur le tapis de yoga et ce, même si les postures sont encore un peu incertaines. J’expire beaucoup, j’inspire quand j’y pense mais j’arrive à le faire en étant (presque) toujours détendue voir en souriant. Alors ça ne résout pas tout car je cours toujours après le temps mais je le fais désormais avec une démarche un peu plus souple et l’esprit moins hésitant.
Ok je vais chercher mon tapis tout de suite, un tapis poilu ça marche?
Et au fait, jolie photo!