Mine de rien, j’adore les ours blancs. Et les girafes à taches. Bon, elles n’ont rien à voir dans cette histoire mais je les aime quand même. Promis, je vous raconterais. Depuis La croisée des Mondes, je me suis persuadée qu’avoir une discussion avec Iorek Byrnison était une chose à faire en dépit de toute raison. Par la suite, j’ai revu mes objectifs et mes réalités. Alors j’ai simplement décidé que je naviguerai jusqu’en Arctique pour observer ces gros mammifères. Une sorte de voyage initiatique pour sorcière. Au même titre que la randonnée au Népal ou le tour en montgolfière. Puis j’ai lu cet article du Monde.

Et je me suis rappelé. Le réchauffement, la pollution, les espèces en extinction, la flore et la banquise en disparition. Pas que je ne l’ai pas en tête. Mais je l’avais obligeamment mis de côté. C’est facile et on se sent tout de suite moins concerné. J’ai revu ces images d’ours tâtonnant la glace du bout de leur pattes à la recherche d’un passage solide. Je me suis souvenu aussi de ceux qui, poussés par la faim, erraient jusque dans les villes et leur poubelles en salissant leur pelage blanc. Les ours ne passent pas à la machine. Une fois qu’ils sont tachés, c’est pour très longtemps alors imagine; un monde sans glace et plein d’ours plus ou moins bruns.

Un monde sans glace si ce n’est celle que je met dans mon mojito finalement. D’ailleurs, j’ai en tête une remarque de J à propos du climat futur. Je m’en rappelle plutôt bien car quand on rattache mon cocktail à une explication, on a toute mon attention. Alors, mon verre entier représentait l’océan et les allers retours fait par les feuilles de menthe entre le bas et le haut matérialisaient les courants marins planétaire comme le gulf stream. Évidemment que vous savez pour les courants planétaire, vous avez vu Nemo. Et le Monde de Dori aussi. L’eau chaude monte, elle se refroidit au contact des glaçons et donc elle redescend. Sur terre, c’est pareil, tout est question de densité mais accentué en plus avec le mélange eau douce, eau salé.

dans le sac de claire - dans mon sac de nature avec les ours et la banquise - représentation de la circulation thermohaline dans les océans dessinée sur un ballon

L’atmosphère se réchauffe, ça on le sait. La banquise d’eau douce fond et modifie donc doucement la composition de l’océan à ce niveau géographique. Les eaux froides ne s’enfoncent donc plus autant qu’avant et les courants sont par conséquent ralentis. D’où la montée des températures en Arctique et la baisse de celles en Atlantique. Morale, les ours n’ont plus de glace pour faire leurs maisons, les nôtres ne sont pas assez bien isolées et le temps que l’histoire se termine, mon cocktail s’était complètement réchauffé.

Bref, ça m’a donné soif. Peut être pas pour un mojito mais plutôt un café bien chaud.