C’est un peu comme si notre sixième sens féminin (ou animal, ça doit dépendre du point de vue) nous disait qu’il y a une légère surcharge dans l’air. Une lourdeur que l’on a du mal a définir au départ mais qui se précise rapidement quand la première goutte tombe. Une première goutte d’orage, c’est lourd et rond. A la fois humide et chargée de significations.
L’air s’allège soudainement et les flash se succèdent. Je compte les secondes. Les basses font trembler les vitres et mon coeur. La pluie prend le relais et tambourine sur les carreaux. Une pluie forte, mêlée d’un vent puissant. Les orages de journées sont très beaux mais un peu ennuyeux. Les orages de nuits par contre deviennent la bande son de nos rêves.
Loin sous la couette, j’imagine l’océan. Les éclairs illuminent les crêtes de la houle grondante. Quand je pense à la forêt, c’est l’odeur d’ humus d’abord puis les feuilles ployant sous le poids de l’eau. Sous l’abri des buissons, on rêve les vallées trempées. Difficile de distinguer alors les moments où je suis éveillée et ceux où je sombre profondément.
J’ai lu quelque part que le tipi était la meilleure forme d’habitation pour se protéger des orages. Alors j’en ai construit un dans le salon. Un tipi d’urgence contre le mauvais temps et le manque d’inspiration. D’ailleurs, c’est un tipi qu’on aurait dû prendre à Tadoussac car en se réveillant sous l’orage, la tente, trop petite, avait déjà trempée le haut de nos têtes ainsi que nos pieds. Bon c’était pas trop grave car on avait pu observer les bélugas la veille et qu’on allait devoir se réchauffer avec un délicieux déjeuner et du café. Mais c’est une autre histoire.
Quand l’orage de nuit se termine, je me réveille presque. Tout est si calme que le matin ne doit pas être loin. Puis je commence une deuxième partie de nuit. Sûrement plus tranquille. Comme satisfaite de l’épisode passé.
Quand l’orage de jour se termine, c’est plutôt comme si commençait une deuxième journée. Un rideau se levant sur un soleil éblouissant.
Ton style est très agréable à lire, on est immergés. Ça fait voyager !
Merci! J’adore les histoires alors je m’essaie désormais à les raconter…vraiment contente que ça te plaise!
Il y a des endroits où on voit un rideau de pluie d’orage arrivé à l’horizon, comme si un pas sur la droite pouvez nous permettre d’être à l’abri. Que j’aime l’orage! Surtout au chaud dans un plaid. C’est d’ailleurs les seuls moments où j’aimerais avoir des combles ou un velux.
Merci pour le petit moment d’évasion
De là a y voir une métaphore pour la vie, il n’y a finalement qu’un pas…
oui! voir les gouttes venir sur le velux et frissonner sous la couette avant de se dire que l’on est si bien à l’abri! Tout à fait d’accord avec toi!