De temps en temps, je lit. Souvent, plusieurs fois par jour en fait. Peut être parfois même un peu trop. C’est possible de trop lire, dit? Les pages s’enchainent quand d’autres s’éternisent et restent à la traine. C’est peut être ça la différence entre les bons livres et les mauvais. L’impression de fluidité qui s’en dégage comme si on avait sous les yeux un seul bloc cohérent. Un bloc de vie, d’expériences et d’aventures.
Cette édition du Vieil homme et la mer était coincé dans la section des livres intemporels. Juste là. Entre Harry Potter et Les métamorphoses d’Ovide . Le titre est beau, j’aime sa typographie et la promesse qu’il me fait d’une histoire courte et légère.
Qu’est ce que je raconte? pensa t’il. Voilà que je déraille.
Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson.
Pas besoin de chercher trop loin. Je laisse les interprétations des différentes dimensions que l’on retrouve au long du récit aux vrais lecteurs (ou aux vrais professeurs). Des pages passées trop rapidement, je garde l’impression que c’est le vieil homme lui même qui m’a conté son aventure. Dans ces yeux bleus, j’ai vu les jours et les nuits passés sur sa barque.
De ces mains calleuses, il m’a fait sentir chaque morsure que la ligne de pêche a laissé. Et quand il me parle des ténèbres caribéennes dans lesquelles son poisson l’a trainé, j’imagine sans peine la douce fraicheur de l’océan ainsi que les étoiles et leur éclat blanc.
Alors j’ai voulu essayer aussi. Je suis parti sur cette plage à l’abri de tout. Cette plage où le temps s’écoule vraiment doucement. Les orteils enfoncés dans le sable mouillé, je laisse mes yeux courir vers la fin de ce long poème. La brise tourne les pages un peu trop vite. J’aimerai avoir le temps de savourer encore une fois le plaisir de toucher la mer du bout des doigts.
Et toi, quel est le livre qui t’as fait le plus rêver?