Pas toute la Corse non plus, on n’est pas des machines. Surtout que nos pieds sont relativement petits et que trois jours, c’est court. On avait dit, on prend le ferry pour commencer les vacances plus tôt.
On est monté à bord et redescendu en courant car on avait oublié de prendre à manger pour le soir. En y repensant, c’est bien une chose à côté de laquelle on ne passe pas d’habitude. Quand on est revenu avec des pizzas brulantes, toutes les places étaient prises. Alors on s’est mis par terre et on leur à discrètement jeté des olives et des regards noirs. C’est vrai qu’on avait pas réservé de siège mais ce n’est pas une raison.
Dormir sur la moquette, c’est chouette. Les premières 10 minutes en tout cas. On a hésité à gonfler le matelas de camping mais finalement je ne suis même pas sur qu’on ait le droit de dormir à cet endroit, alors non. Mais dit, ça va si je m’allonge sur toi?
Ce qui est bien après une nuit par terre, c’est qu’ensuite, on trouve le moindre confort extraordinaire. Le chocolat chaud de la cantine, les croissants en sachet ou le jus d’orange pas frais. On s’est rattrapé juste après, pas d’inquiétude.
Puis on est sorti sur le pont du bateau.
La veille, Nice avait disparu dans la nuit. Le matin, c’est sur Calvi que le soleil se lève. Je rajoute ce point en faveur de mes arguments pour l’achat d’un bateau (petit mais avec une voile en triangle et une peinture rouge brique). Voilà pour mon Noël si vous manquez d’idées. Si vous manquez d’argent, je veux bien juste la voile ou la peinture pour commencer.
Deux nuits de camping sous les pins. La plage est juste là, en bas, après le chemin de fer, tu vois? D’abord on a planté les piquets puis on est partis mettre les pieds dans le sable.
La baie de Calvi est magnifique. Difficile à englober d’un seul regard tant elle s’étend. Et au fond, sous le ciel bleu, c’est la cité fortifié; et à droite, dans les nuages noirs, les montagnes du cap Corse. Je crois que c’est un peu ce qui nous attire sur l’île, ce côtoiement permanent de la nature sauvage et de la civilisation. Même sur les GR, on n’est finalement jamais très loin du prochain refuge ou d’une ferme (ou de la fin).
Puis on a pris de la hauteur. On a tourné dans la citadelle, arpenté les rues pavés, retrouvé nos repères après la troisième boulangerie, diné au chandelles, dormis et repartis faire le tour de la pointe rouge. Un peu tout ça sans vraiment prendre le temps de souffler d’ailleurs.
Le ferry du dimanche soir nous a ramené de Corse jusqu’au continent. Si doucement finalement que l’on a pris le temps d’être nostalgique des jours passés. Le sillage des bateaux a ce pouvoir d’amener à rêver simplement.
On y retournera on a dit donc ça va.