En ce moment, le sport et moi, on a un rapport un peu compliqué. D’un il se trouve toujours quelqu’un pour rentrer dans la pharmacie après la fermeture en roulant sous le rideau de fer. Façon commando à Fort Boyard, tu vois? Résultat, je finis tard comme quelque part entre le crépuscule et l’heure où naissent les mystères. Et deux; il fait chaud. Peut être pas encore comme dans le désert mais largement assez pour que mes semelles collent au goudron si je reste plus d’une minute sur place. Dans ces moments là, j’ai l’impression d’être un de ces cormorans que l’on voyait tout le temps après les marées noires. Bref, je prends maintenant le vélo pour rentrer.

Le vélo entre Menton et Nice, c’est un truc comme trente kilomètres à avaler et deux cols à grimper. Une heure et demi (si je suis en forme) de bonheur passée à regarder le soleil teinter l’horizon de fantastiques couleurs. Bon, je souffre aussi mais au moins il fait plus frais et mes semelles ne collent plus à la route. Ça, à l’allure où je roule, aucun doute. Qui plus est, je pars maintenant à l’heure pile de l’officine. Personne ne peut sérieusement me demander une boite de Dafalgan alors que j’ai déjà mon casque et suis en train d’enfiler le deuxième gant.

dans le sac de claire - dans mon sac de sport - le vélo - gros plan sur vélo vintage mercier cadre bleu et cables de frein jaunes - vue dérailleur roue arrière avec rayons et cable de vitesse jaune

En attendant de trouver le miens propre, je pique le vélo de course de J. Il le sait évidemment, je ne fais rien secrètement. Enfin si mais c’est secret alors personne ne le sait. Bref, il est bleu électrique avec les câbles de frein jaunes. C’est comme ça, il est beau comme un camion, tout le monde est d’accord. Alors il est un peu plus lourd que le tout carbone de la maison et ne freine que par à coup mais je l’adore. Tout à la fois, il me fait rêver, rouler, suer, jurer et parfois même glisser mais surtout, il me fait retrouver une immense sensation de liberté. Au moment où je pose les fesses sur cette selle si dure qu’on la croirait en acier, je n’ai plus qu’une envie. Rouler sans m’arrêter. Sentir le vent contre mes joues et découvrir après chaque virage un nouveau paysage. J’entends d’ici le vélo ronronner dans le garage.

dans le sac de claire - dans mon sac de sport - le vélo - gros plan sur vélo vintage mercier cadre bleu et cables de frein jaunes - vue guidon et guidoline

Prochaine fois, on parle étoiles et alunissage. Ou plage, du moment que c’est simple et frais.