Alors on était parti faire un peu les fous du côté de Tendes et de Saorge, tu te rappelles?

Poussés par la nuit, le froid et mon ventre, on est rentré en trébuchant sur les cailloux. Le sens de la pente, indiquait la suite du chemin, c’était bien car dans le noir, le marquage du sentier disparait sur les arbres et les bruits bizarres ne nous aident pas, même si ce n’est que le feuillage; ça va. La nuit à 16h; je note pour la prochaine fois. Je garde aussi en tête de retourner voir l’ophtalmo m’ayant dit que je devais avoir une bonne vision nocturne avec de telles pupilles.

Le plus drôle je crois, c’est que j’avais encore en tête les instructions données par les Jeanettes pour construire un abri si l’on est perdu en montagne. Ça et aussi le fait que l’on était qu’à 50 mètres du gite pour la nuit.

dans le sac de Claire - dans mon sac de randonnée vue sur la vallée de la roya du mercantour avant de rejoindre Saorge

La chambre est simple, sobre et pratique au possible. Elle sent le bois et l’hiver. Elle sent aussi les courtes nuits passées entre deux grandes randonnées et les souvenirs que chaque voyageur y a laissé. C’est un refuge calme niché au coeur de la montagne. Comme un nid douillet où l’on aurait tout à la fois hâte d’arriver et de s’en aller. D’ habitude, je prends le lit du haut mais j’ai grandit et mon chargeur est toujours aussi court alors je suis restée en bas. A côté de la prise et du radiateur.

Rideau sur la nuit.

Les matins en commun, c’est super car il se trouve toujours une âme charitable pour me préparer un café brulant pendant que je transforme les douches en hammam. Du miel, du pain chaud, des céréales craquantes et une galette de riz me font tout oublier jusque la pluie. Pas longtemps hein mais suffisamment alors j’en profite et je me détends.

Fontan sur Saorge, c’est 40 minutes de train à partir de Tendes. Un trajet où l’on s’étonne à chaque virage de la majesté du paysage. Même à travers les gouttes et les nuages, les montagnes sont belles. Recouvertes de forêts, elles sont comme habillées d’une façon un peu irréelle. A Saorge, on mouille, on sèche, on alterne entre le musée du miel, le monastère baroque et le thé à la pêche. On s’étonne aussi de l’architecture et on se réjouit de la visite guidée sous forme d’aventure que nous offre un Italien passionné.

dans le sac de Claire - dans mon sac de randonnée vue sur Saorge dans le mercantour avec les montagnes et la forêt derrière

Nostalgique, je n’aime pas trop les retours et souvent laisse aller mes rêves à la mélancolie. Enfin, jusqu’à ce que je m’endorme du moins. Puis tout change. Alors, j’ai hâte d’arriver, de lui raconter la pluie, la randonnée et les couleurs orange et or. On y retournera ensemble, c’est sur mais sous le soleil cette fois, parce que c’est quand même bien plus drôle, tu vois?